samedi 10 novembre 2007

Deconstructing Torres

La série Roco Vargas de Daniel Torres contient pas mal de clins d’œil à la culture américaine. Son héros lui-même est une sorte de héros à l’américaine mais latinisé. J’émets l’hypothèse que le nom et le physique de Vargas viennent du personnage de Mexicain joué par le très Américain Charlton Heston dans la Soif du Mal d’Orson Welles. On trouve d’autres références au cinéma américain des années 40-50 dans Roco Vargas. Par exemple, comme Humphrey Bogart dans Casablanca, Roco Vargas est le propriétaire flegmatique d’une boite de nuit. On croise aussi le temps d’un épisode un personnage aux traits de Robert Mitchum, acteur emblématique de cette période. Torres n’oublie pas non plus de saluer certains maîtres de la bd américaine comme Milton Caniff et Alex Raymond. Dans l’étoile lointaine, on voit un jeune Vargas tenant un comics de Flash Gordon. Saxxon, personnage central de la saga rappelle quant à lui Hogan dans Steve Canyon de Milton Caniff. Les femmes de Caniff ont aussi grandement influencé Torres. Torres s’explique un peu sur la place du héros américain dans son œuvre (A Suivre 98) :
« Lorsque j’ai abordé la bd, je me suis efforcé de réfléchir aux problèmes que sa pratique soulevait, aussi bien du point de vue du dessin que de celui du scénario. L’un des axes de ma réflexion a notamment porté sur le rôle du héros. J’ai principalement étudié les grands héros mythiques de la bande dessinée américaine et, côté scénario, je me suis intéressé au travail des auteurs européens de l’école belge. Ensuite, et après avoir combiné ces deux éléments, les influences graphiques que j’avais subies, j’ai décidé de créer un nouveau type de personnage, une sorte de héros moderne. »
Les influences de Torres ne sont donc pas uniquement américaines. Il prend ici et là ce qui l’intéresse et le fusionne pour créer son propre style. Ces références graphiques reconnues sont elles assez déconcertantes. Il cite dans A suivre 98 des dessinateurs et un illustrateur espagnols peu connus en dehors de leur frontières que je vous laisse le soin de découvrir par vous même: Benejam, Coll et Opisso.

N.B: L'image de cet article est tirée de the Art of Daniel Torres

4 commentaires:

Anonyme a dit…

La première fois que j'ai aperçu le terme de "ligne claire" il était associé au nom de Torrès, il y avait aussi je crois "baroque" et "hidalgo". C'était dans le catalogue 1992 des éditions Casterman. J'avais treize ans. Voilà.

François a dit…

Casterman a eu le mérite de publier Roco Vargas qui est une série sous estimée à mon goût. "Baroque" ça se défend par contre "hidalgo", je ne vois pas exactement ce qu'ils avaient en tête. C'était sans doute ça ou "paëlla". ;-)
A part ça, qu'est ce que tu penses de ma théorie de Charlton Heston+Bogart pour Roco Vargas?

Li-An a dit…

En effet, complètement sous estimée. Dommage que les derniers albums issus des studios ne tiennent pas la route.

François a dit…

Oui j'en avais commencé un que je n'ai jamais fini. De la même génération y'a aussi Pellejero qui s'est complètement perdu en abandonnant son style "Dieter Lumpen".