samedi 23 juin 2007

Quoi de neuf l'ami?

Affiche du film Office space De l’animation au cinéma il n’y a qu’un pas que Mike Judge, le créateur de Beavis et Butthead, a franchi en 1999 avec Office Space (35 heures c’est déjà trop). La transition a été d’autant plus facile qu’Office Space est une adaptation libre de Milton, un de ses propres courts métrages d’animation. Cette comédie est une satire des grosses boites d’informatique et plus globalement du monde du travail. On y croise des managers inutiles qui débitent invariablement les même phrases toutes faites, un souffre douleur et puis Peter Gibbons, un cadre moyen qui décide un beau jour de faire la grasse matinée plutôt que d’aller faire son boulot de con avec des cons. Heureusement, chez Initech, Peter a deux amis (ou deux très bons collègues), Michael Bolton, nerd fan de rap pour qui l’homonymie avec un « clown sans talent » est un vrai fardeau et Samir Nagheenanajar dont aucun de ses collègues n’arrive à prononcer convenablement le patronyme. Les deux amis de Peter le mettent donc en garde face aux risques de licenciement surtout qu’Initech est en pleine restructuration. Mais la notion de mérite échappe à la logique des consultants (Bob et Bob) chargés de dégraisser le personnel et les cartes vont être redistribuées de manière étonnante. On suit donc le parcours de Peter Gibbons dans sa vie professionnelle et affective. En dehors d’une introduction d’anthologie, le film est assez classique dans sa forme. La qualité du film tient surtout au scénario et aux dialogues. Certaines scènes font l’objet d’un culte de la part des fans, comme celle ou les trois compères finissent par massacrer l’imprimante qui leur pourrit la vie au bureau. En 1H25 tout est dit mais si vous voulez faire des heures sups, vous pouvez aussi jeter un coup d’œil aux versions anglaises et américaines de la série The Office.

mercredi 20 juin 2007

Tu Shary Flenniken !

Les femmes sont peu nombreuses à embrasser la carrière d’auteur de bd et à embrasser les auteurs de bd tout court. Elles préfèrent généralement servir de caution féminine dans les gouvernements de droite. Parmi les quelques auteurEs de bd doivent bien se trouver des tacheronNEs mais la plupart sont talentueuses et ont livré des œuvres personnelles et marquantes comme Daddy’s girl de Debbie Drechsler ou Persepolis de Marjane Satrapi. Shary Flenniken appartient à une autre génération que celles-ci. Elle est issue de l’underground américain des années 70. Son œuvre la plus connue est Trots & Bonnie qui met en scène l’innocente Bonnie, son chien qui parle Trots et Pepsi, une amie plutôt... délurée. Sous une allure naïve, cette bd aborde des sujets adultes comme le sexe et la politique. L’effet produit par le décalage entre le ton et l'image est décapant. En français, il existe un album de Trots & Bonnie chez Comics USA. On peut regretter qu’il ne compile que des histoires en couleur de Flenniken mais cet album est indispensable de par sa qualité et car il n’existe pas de recueils en anglais de Trots & Bonnie, publié à l’origine dans des journaux et magazines (National Lampoon). Notons enfin un autre album en français de Flenniken, « Sexe et amour » sorti aussi chez Comics USA. On y retrouve l'humour décalé et provocateur de Flenniken mais pas le charme de Trots & Bonnie.



prix conseillé: environ 5 euros.

dimanche 3 juin 2007

ll est fort Bayard!

Inspecteur Bayard - Olivier Schwarz
Je vous parlais il y a quelques semaines des enquêtes en bd de l’inspecteur Robillard parues dans les années 60. Toujours à la pointe de ce qui se fait dans le 9ème art, je vais maintenant vous parler d’une série de bd-enquêtes qui a commencé dans les années 90, l’inspecteur Bayard d’Olivier Schwartz. Comme son nom l’indique, il est sans peur et sans reproche. Quand on porte le patronyme de son éditeur, il est en effet recommandé de ne pas se comporter comme le Jeune Albert. On ne reprochera pas aux auteurs (Dieter et Cabanau puis Fonteneau au scénario) un ton moins libre que celui de Chaland puisque ces aventures sont ouvertement dédiées à la jeunesse et publiées dans Astrapi. Le trait par contre lui doit beaucoup comme le confie Schwartz lui-même dans cette interview. L’ombre d' Hergé plane aussi sur ce héros à houppette qui rechigne à passer par les portes. Enfin, on notera que la façon de poser les devinettes change au cours de la série. Par exemple, dans certains tomes, c’est à la fin de l’enquête que l’on peut répondre à la devinette alors que dans d'autres, les devinettes sont tout au long de l’enquête pour voir si le lecteur est attentif à tous les détails. Si les devinettes peuvent parfois laisser sceptique, cette série est tout de même un sympathique divertissement, malin et drôle, ce qui n'est finalement pas si courant.